6.3.10

Un accroc à l'accro.

Nous sommes en 2010, on ne dit plus accro, on dit addict.

Nous sommes en 2010, je suis tout logiquement addict à Internet.

J'ai un blog, deux comptes Facebook, un Twitter, un Viadéo, un formspringme, un TumblR, je suis inscrite sur LinkedIn, je chatte sur MSN et skype, plus trois adresses email, et j'utilise le tout sur mon iPhone, en cliquant sur le bouton "refresh" comme une quasi demeurée.

Je live-twitte quand je m'enfonce une paille dans le nez ou quand je n'arrive pas à dormir. Dès que j'ouvre les yeux, je m'empare de mon iPhone pour checker mes mails.

Avec la boule au ventre de rater l'update insensée, le statut FB qui viendrait révolutionner mon monde, ou la photo où je serais taguée en train de vomir dans un caniveau (trop ique, déjà-vu).

Il y a sûrement des photos de mon cul sur Internet. Quoique. Je me demande si mon cul entrerait dans un écran. Un 17 pouces peut-être.

Twitter est l'interface sociale hip du moment (plus que hype, c'est être hip, sache-le). Même si personne ne lit tes tweets.

(Tu fais un petit effort et tu me fais le plaisir de maîtriser le vocabulaire Twitter: tu envoies des DM, tu follow ou unfollow, tout en RT, OH ou HT, et tu n'oublies pas le hashtag, merci. Je donne des cours de tweets si tu veux. Et follow-moi pour voir)..

Facebook est une interface de beaufs, mais il faut bien y être pour avoir le sentiment d'exister, ne serait-ce qu'aux yeux de ses amis beaufs.

Bon, soyons honnête. Le seul intérêt de Facebook est de stalker le profil de ses friends.

Je ris avec tendresse -mélangé à du cynisme- en voyant les photos de mariage de mes camarades du collège. Les robes sont trop décolletées, les filles trop maquillées, les types trop moches. Je préfère ne pas me marier: je n'ai pas envie de me retrouver taguée dans ma robe, pareille à une meringue qui ferait le tapin.

J'ai 90% de mes ex sur Facebook. Au début j'ai trouvé ça marrant. Maintenant j'ai comme un méchant doute. Ils sont TOUS maqués, fiancés, pères de famille. La conclusion que j'en tire: après avoir croisé mon chemin, traumatisés, ils se sont empressés d'engrosser la première Cindy qu'ils ont rencontrée (papillon de lumière, sur une piste de danse du MACUMBA CLUB).

Moi, après avoir croisé leur chemin, j'ai toujours eu la même réflexion: mais comment j'ai pu rester avec un beauf pareil? Alors je fais bien attention à ne plus poser mes yeux sur l'espèce masculine. Je traîne avec mes copines gouines, et je rote très fort en buvant de la bière. Je me coupe les cheveux très court et je m'assois très peu élégamment en écartant les jambes.

Pour l'instant, ça marche plutôt pas mal. Je n'ai pas eu de relations sexuelles depuis 1997 et je le vis bien.

Je vous laisse, il y a un monsieur habillé en blouse blanche qui me dit que je dois prendre mes médicaments.

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