28.2.10

Entrevista de trabajo.

J’ai fait une connerie.



J’ai giflé ma responsable. Elle m’avait poussé à bout, cette connasse. Toujours à me rabaisser, à me faire croire que je suis partie intégrante de l’équipe, alors qu’elle crache son venin dès que j’ai le dos tourné.

Dès l’entretien d’embauche, ça avait mal commencé. J’arrive dans le hall d’entrée, où j’allais passer de longues heures à me faire chier dans le futur (mais je ne le savais pas encore). Je m’assois et attends d’être reçue. Un con (c'est-à-dire un concepteur rédacteur d’agence de pub, que j’aurai l’occasion de recroiser par la suite) s’approche et prenant ma main comme pour la serrer, y dépose un baiser. Ca commence bien, merci de me mettre mal à l’aise !

La connasse me fait entrer dans son bureau. SON bureau. Cette connasse a un énorme bureau, alors que nous nous entassons à trois dans un clapier de lapin. Elle a été sympathique durant l’entretien, elle m’a fait croire que son équipe était dynamique, jeune et motivée (ha ha ! attendez je m’étrangle de rire, je reviens). Pauvre France. Elle ne m’a posée aucune question, a jeté un vague regard-transversal-de-loin-en-clignant-des yeux-et-en-vérifiant-l’heure à ma lettre de motivation et mon cv qu’elle venait d’imprimer il y a à peine deux minutes trente. J’étais embauchée.

Dans une entreprise qui est le miroir parfait de l’incompétence française : employeurs paresseux, démotivés, méchants et pernicieux. A chaque pause café tu entends les derniers ragots sur qui se fait embaucher ou débaucher (mais rien sur qui couche avec qui, ça c’est Gossip Girl). Je n’en ai strictement rien à foutre que Jean-Bernard ou Antoinette ou Machin Chose se fasse virer. Ca ne m’intéresse pas. Ce qui m’intéresserait par exemple, c’est de bosser sur des dossiers passionnants, d’aller au bout de la question, de traiter nos clients avec respect ou encore d’échanger d’une façon à avancer lors des réunions. Mais j’en demandais certainement trop.

Le pire c’est le regard de ma responsable chaque matin. Je sais qu’elle me méprise, qu’elle s’imagine que je suis une petite idiote, et que je suis trop heureuse de pouvoir travailler au sein de sa boîte, que c’est l’opportunité de ma vie… Quelle conne, je n’en ai rien à foutre de son poste de merde, de cette opportunité de merde dans cette entreprise de merde.



Ce matin j’ai giflé ma responsable, j’ai renversé ma tasse de thé sur ces dossiers à la con, j’ai pris mon sac et je suis partie. En partant, sur le parking, je les ai vus, agglutinés devant la grande baie vitrée des bureaux : et j’ai ri, au revoir leur ai-je dit, bon courage, …. Bande de cons.

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